Les plus grands succès commerciaux ont tous un dénominateur commun. Ils répondent efficacement à un besoin jugé important par un groupe de consommateurs. Pour réussir dans ce domaine, le produit doit obligatoirement être développé en fonction de la connaissance du besoin à combler. Votre solution doit aider un consommateur à réaliser ses tâches d’une manière plus efficace.
Dans les années 1800 et 1900, les grandes inventions ont permis presqu’exclusivement d’aider les consommateurs et les entreprises à réaliser des tâches dites physiques de manière plus rapide et plus efficace. Pensons à l’automobile (besoin de se déplacer plus rapidement), au téléphone (besoin de communiquer sur une plus grande distance) et à l’industrialisation (besoin de produire plus rapidement et à moindre coûts).
Les opportunités d’affaires basées sur les besoins à combler de type « physique » ont sensiblement toutes trouvé preneur. Il existe pratiquement une solution pour chacun d’eux. Quelques opportunités dans ces domaines sont toujours disponibles mais elles doivent composer avec d’autres offres existantes. Ces opportunités se trouvent donc dans des marchés dits saturés.
Accélérons le temps et aboutissons au début des années 2000. Nous avons vu naître plusieurs entreprises qui connaissent un succès phénoménal. Non sans hasard, ces championnes des affaires proposent désormais des solutions qui permettent de combler plus efficacement des besoins dits « secondaires » selon la pyramide des besoins de Maslow. Nous entendons par secondaire, les besoins d’appartenance et d’estime de soi.
Avant cette ère, les stratèges tentaient de jouer sur cet aspect en accentuant l’importance d’une marque (branding) afin que le produit soit associé à un groupe social en particulier. Grâce à cette démarcation, le consommateur démontrait une forme de réussite sociale en achetant ce type de produit au lieu d’un autre moins prisé par le public. Il comblait ainsi non seulement son besoin « primaire physique », mais comblait également un besoin de type secondaire.
Comme la plupart des consommateurs des « grandes » sociétés sont en mesure de subvenir à leurs besoins primaires (se nourrir, se loger), ils sont maintenant en quête de solutions qui leur permettront d’atteindre encore plus vite et plus efficacement un niveau de reconnaissance par leurs pairs.
Facebook a connu une montée vertigineuse. En moins de 10 ans, tous ses fondateurs sont devenus multimilliardaires. Mark Zuckerberg et ses alliés ont permis à des centaines de millions de gens de croire qu’ils pouvaient se réaliser plus rapidement et plus efficacement!
Imaginez la belle affaire. Premièrement tu te crées une page où tu seras le centre de l’univers. Tu constates que tu as des amis, beaucoup d’amis! Tu leur dis ce que tu fais en temps réel via un statut. Tes amis te disent qu’ils aiment ton statut. Ils te renvoient un renforcement et une marque d’appréciation instantanément. Non seulement ils aiment ce que tu fais, ils désirent faire partie de ton « succès ». Ils partagent donc ce qui est « hot » sur leur propre page qui, par le fait même, est également le centre de l’univers.
En le faisant, à leur tour, ils tirent profit de ce partage car leurs propres amis peuvent, à leur tour, signifier qu’ils aiment que tu aimes le statut de ton « ami ». WOW! N’est-ce pas génial? Dans un monde où la famille, les amis ou l’employeur ne peuvent manifester que quelques fois par année leur appréciation, le consommateur peut maintenant recevoir des « je t’aime » en quantité jamais espérée plusieurs fois par jour!
Si on mesure la réussite commerciale d’un produit par les profits générés, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Facebook est un phénomène commercial exemplaire. Bizarrement, ce produit est gratuit pour le consommateur!
Mais cette illusion a-t-elle été trompeuse? Certains consommateurs ont été très bien servis en matière de reconnaissance mais plusieurs centaines de millions de consommateurs sont déçus ou commencent à se désillusionner. Malgré le fait qu’ils aient informé leurs amis qu’ils buvaient tel type de vin, qu’ils étaient à tel restaurant, qu’ils assistaient à tel spectacle (plus important pour le spectateur de partager le moment que d’en profiter pleinement) ou qu’ils étaient à tel aéroport, ils ne sont malheureusement, à leur grand dépit, pas devenus plus populaires qu’ils l’étaient avant l’opération!
Quelle sera donc la prochaine grande invention? Sur quel niveau de besoin devrez-vous plancher votre prochaine solution? Qui sera le prochain Mark Zuckerberg? À vous de me le dire!
Données intéressantes :
Le fax (1964)
Besoin de transmettre des documents plus rapidement
Le téléphone cellulaire (1973)
Besoin de communiquer plus aisément
WWW (1990)
Besoin d’accéder à une source d’information plus élargie
Alta-vista (1995)
Besoin de trouver une information plus rapidement
ICQ (1996)
Besoin de communiquer en se détachant d’une réalité (monde virtuel)
Google (1998)
Besoin de trouver une réponse plus efficacement
Blackberry (1999)
Besoin de recevoir et d’envoyer des courriels plus efficacement
Telephone Palm Tungsten (2002)
Besoin de travailler plus efficacement
MySpace (2003)
Besoin pour un groupe de musique de croire qu’il sera découvert plus facilement
Itunes (2003)
Besoin de transporter plus aisément sa discothèque
Facebook (2004)
Besoin pour un individu d’être reconnu
Youtube (2005)
Besoin d’obtenir de l’information visuelle à partir de ses propres choix
Twitter (2006)
Besoin pour un individu de se réaliser (il est en avant de la parade et d’autres le suivent « follower »)
IPhone (2007)
Besoin de mieux travailler et de mieux s’amuser avec un seul appareil